Grand moment de solitude de notre monarque républicain alors qu’il osait très timidement proférer une vérité que nul n’a envie d’entendre.
Peut-être faudrait-il commencer à penser à envisager l’éventualité très éventuelle de caresser prudemment l’idée… (à partir d’ici, lire très vite) d’engager des troupes au sol en Ukraine…
Et là, tollé général ! Vous n’y pensez pas, mon Napoléon, la Russie n’a jamais réussi à quiconque, Bérézina, Stalingrad, même combat !
Belle façon de nous placer face à nos limites, principalement celles liées à la notion d’intérêt général.
Ici, il vient bien après l’intérêt économique, essentiellement privé, puisque nous ne sommes plus que des marchands de n’importe quoi et bien après encore les intérêts politiciens de ceux qui se partagent les trop rares miettes de pouvoir, essentiellement faute d’idées et de buts de guerre.
Là-bas, chez Vlad 1er, l’intérêt général, c’est le sien, pas de concurrence. Il commande, on obéit. Sinon…
En deux ans, nos beaux pays pleins d’idéaux sont parvenus à augmenter leur production d’obus de 20%. Bel exploit alors que certain milliardaire est parvenu à devenir un géant de l’automobile en quelques années. Pour son intérêt général à lui.
En deux ans, la Russie après avoir bien galéré pour relancer son économie de guerre, enfouie pas trop loin par atavisme, est parvenue avec l’aide de l’ONU des autocrates, à fournir de quoi balancer dix fois plus de ferraille que ne leur en expédient les malheureux Ukrainiens dont la maigre profondeur stratégique est visiblement occupée par des fournisseurs peu empressés à ne pas gagner d’argent.
Nous sommes bel et bien en train de les abandonner en rase campagne. Pourtant, nous connaissons parfaitement bien son adversaire, il a été le nôtre longtemps, nous promettant des tsunamis blindés déferlant par la trouée de Belfort.
Un adversaire pour qui le temps joue, qui s’amuse des errements des pays dits libres qui soumettent leurs efforts à des pudeurs de gazelles (cette formule mélanchonesque va faire école…) alors que lui, il concentre à tout va. Il est vrai que dans un monde où tout se vend, même l’honneur, obus contre pétrole, ça marche bien, alors que obus contre… céréales, ça énerve nos industriels de l’agriculture.
Il est à craindre que cette démonstration magistrale que tout va mieux pour ses desseins lorsqu’on est le seul maitre à bord, fasse des émules dans un monde où notre idéologie marchande en énerve plus d’un. D’où cette ONU des autocrates qui croit et embelli plus vite que notre bonheur intérieur brut !
Une fois le sort de l’Ukraine réglé, qui va-t-il choisir d’envahir, Vlad 1er ? Car, pour durer, il a un besoin désespéré d’enfumer son peuple asservi en lui vendant des ennemis imaginaires. La Moldavie, la Géorgie ? Et s’il aime le poker menteur, les pays baltes ? Et alors, ici, qui bougera ?
Le seul moyen que ce futur n’en soit pas un, est de l’arrêter maintenant. Ce que notre chef vénéré a tenté de rappeler très prudemment à ses camarades dirigeants, quitte à se prendre une bonne rouste.
Reste à savoir, dans l’hypothèse où cette prise de conscience salutaire ait lieu, qui irait affronter les pluies d’obus et autres bidules hurlants qui caractérisent la doctrine militaire russo-soviétique depuis la Grande Guerre Patriotique (reste de propagande stalinienne). Comment pourrait-on mobiliser assez de soldats dans des pays où les gens en sont venus, par pure manipulation politique, à préférer leur sécurité à leurs libertés !
Comment vendre une pareille contradiction : s’engager pour prendre librement (car ici, on ne recrute pas en raflant dans la rue) des risques insensés pour assurer sa sécurité ? Les vendeurs de tous poils qui sont les véritables maitres de notre monde occidental vont devoir se prendre la tête, et comment, pour pondre une martingale de propagande efficace ! Je leur conseille de se rapprocher de leurs camarades prêcheurs intégristes qui ont certainement des idées, vu leur lourd patrimoine historique de massacres et de bourrage de crânes.
Ne comptons pas sur une révolution de palais pour arrêter cette course au pire, l’histoire a montré que les pires dictateurs sont toujours les plus difficiles à dessouder. Il ne nous reste qu’à nous réveiller.

Notre président pense aussi surement aux élections américaines et à la probabilité fort probable que le milliardaire fou revienne !
Et là il ne nous restera plus que nos regrets de ne compter encore et toujours que sur les américains et aux Ukrainiens à se faire écraser sous la botte de Wladimir.

Dans l'absolu, notre Président a raison. Mais nous sommes dans un monde bien réel.
Pour s'opposer à la Russie, il faudrait disposer de moyens que nous n'avons plus. A peu de choses près, notre armée de terre rentrerait dans le stade de France ! Avec de tels effectifs, que faire ? Rien ! D'autant plus que notre Président ne pourrait pas compter sur une quelconque réserve pour regarnir les rangs au fil des pertes subies, les régiments de réserve ayant disparu de l'ordre de bataille depuis belle lurette.
Quant à compter sur nos alliés américains, il ne faut pas trop parier là-dessus. Si monsieur Trump est élu en novembre, il n'est pas certain qu'il vole à notre secours. Et il nous aura prévenu au nom du principe "aide-toi, le ciel t'aidera". Notre bon Président ne consacre toujours pas les 2 % de PIB exigé par Trump pour le faire.
Alors, avant de jouer les gros bras, il faut regarder la réalité en face et s'adapter à cette réalité.