A quoi pense notre monarque républicain alors que le début de son second quinquennat commence à se faire vieux ? Avait-il seulement une idée de manœuvre tenant compte des résultats du précédent ?
Je ne sais pas quoi en penser.
Beaucoup de ses promesses n’ont pas été tenues, sa manière de gouverner s’est durcie avec le temps, s’orientant vers un exercice solitaire et jaloux du pouvoir, typique des gens dont les buts réels ne sont pas ceux qui sont affichés et qui ne supportent donc, ni le partage, ni la contradiction dans son exercice.
A-t-il seulement conscience que l’article 49-3 de la Constitution, pensé comme moyen de débloquer certaines situations dans l’intérêt général, mais ici transformé en gros godillot foulant au pied nos institutions d’obédience démocratiques, est-il à présent vu comme un gourdin trop souvent brandi et ramenant le pouvoir en place au rang d’une autocratie inavouée où débat et compromis sont vus comme errements et perte de temps dans la poursuite d’objectifs pas précisément rassembleurs ?
Sauf à avoir des ambitions secrètes pour la suite d’une carrière météoritique, ce second mandat réputé son dernier, aurait pu s’orienter vers des projets visionnaires et porteurs d’avenirs riants dans l’intérêt général des électeurs, quitte à irriter ses commanditaires et financeurs de campagne comptant bien cueillir le fruits de leur prise de risque.
Eh bien non ! L’homme est resté bien droit sur ses rails néolibéraux sans limites, poursuivant le jeu de massacre des institutions, des services et régimes sociaux, abondant les dividendes des rapaces aux commandes d’une économie prédatrice des biens publics. Perdant de vue les réalités du pays à l’abri d’une cour de conseillers aussi perchés que lui, il ne réagit aux soubresauts de plus en plus violent de la société qu’en déshabillant Paul pour habiller Jacques dans ce que les tribunaux de commerce nomment la cavalerie soit emprunter pour rembourser ce qu’on a déjà emprunté. Ce qui est illégal et ne peut qu’aboutir à une catastrophe.
Ce genre de comportement irresponsable à ce niveau, est dicté par le respect dogmatique des usages du capitalisme sans limites dont la finalité ultime est de tout transformer en marchandise et de virer l’humain du circuit en l’affamant et en le privant de toute force de représentation collective.
Comment est-il possible d’être aveugle à ce point aux conséquences de ses actes ?
Cela fait des décennies que ce système que je nommerai mystico-économique ravage la planète au vu et au su de tout le monde, mais visiblement en échappant à la sagacité de ceux que nous élisons pour gouverner ! A croire qu’ils recherchent la colère de ceux qu’ils désespèrent et qui cassent tout pour se faire entendre parce que la reprise des dégâts fait marcher le commerce et monte le reste de la population contre eux ! Ou qu’ils instrumentalisent cette colère pour peser sur les décisions de plus puissants qu’eux, voir la saga paysanne en cours et les grandes manœuvres face au potentat bruxellois.
Plus terrible encore, cette manière d’agir, en réaction aux impatiences populaires, est cantonnée dans le court terme. Nous sommes gouvernés sans autres buts que le maintien au pouvoir de la classe dirigeante, exit les visions et les ambitions pour la Nation, exit les plans à long termes qui, aujourd’hui et dans la situation où nous sommes plongés, sont les seuls capables de nous tirer de bourbiers rétifs aux actions ponctuelles.
Ce dernier mandat pourrait être le moment de cesser d’accuser je ne sais quels boucs émissaires trop faciles, genre Bruxelles, bureaucratie, normes et je ne sais quoi, pour rentrer dans le chou du véritable responsable de nos malheurs, qui se terre derrière toutes ces gesticulations : l’accaparement croissant des richesses, produits du travail humain, par une caste sans pitié dont la rapacité est sans cesse encouragée par l’absence de toute opposition de la part de dirigeants politiques dont la réélection est pendue au bon vouloir de ces commanditaires corrupteurs.
Et alors, Emmanuel, toi qui n’es plus soumis à une telle échéance, pourquoi ne te rebelles-tu pas ?

Bonsoir Daniel, je lis avec beaucoup d'intérêt ton blog qui a le mérite d'exprimer le fond de ta pensée et d'ouvrir un débat auquel je m'invite. Tu n'es pas tendre pour notre petit Emmanuel pour qui j'ai voté aux 2 dernières élections présidentielles. (au deuxième tour pour la première après avoir découvert les turpitudes du candidat LR pour qui j'étais allé voter aux primaires). J'ai en effet estimé que dans l'offre que l'on me proposait, Emmanuel était celui qui pouvait le mieux gérer notre France. Notre France qui il faut bien le dire part a vau l'eau depuis 50 ans de par l'incurie de nos politiques qui pensent à eux avant de penser à nous, de par le relâchement de notre école qui n'exige plus rien. De par la société qui ne pense qu'à consommer au moindre prix peut importe d'où viennent les produits. Société qui est devenu individualiste ou le collectif n'existe plus y compris dans les stades de foot.
Te dire que je suis satisfait de mon candidat, non ! Mais compte tenu de ce que je viens de dire plus haut et de ce qu'il s'est pris dans la gueule (gilet jaune, COVID) au cours du premier mandat il a quand-même des circonstances atténuantes. Rappel toi les débats enflammés à l'assemblée y compris dans son camp sur la vaccination. Pour son deuxième mandat ce qui devait arriver arriva et Emmanuel n'a pas eu la majorité. Les LR vers qui sa politique tendait (retraite, immigration) l'ont combattu comme un énemi, furieux d'avoir pris pour la deuxième fois une claque magistrale a la présidentielle. A partir de la que pouvait 'il faire ?
Il est allé jusqu'au bout sur une loi minimale des retraites que même les républicains (supers enfoirés) ont refusés de voter). Avait il d'autres choix que le 49.3 ? Ce que tu dis sur les rapaces qui exploitent le peuple, je suis bien d'accord. On l'a vu encore avec les agriculteurs et Michel Édouard Leclerc est un menteur de première classe, lui qui ne fait que défendre les bénéfices de ses centres et les revenus conséquents qu'il en tire. Quel journaliste lui a un jour posé la question de combien il gagnait par rapport à un agriculteur !
Nous sommes dans une économie mondialisé et ce n'est pas Emmanuel tout seul qui va supprimer le capitalisme. Je n'ai pas du tout envie non plus de tenter une aventure radicale type Amérique du sud avec notre ami Mélenchon en promoteur de sa 6 ème république. Alors certe, nous avons un monarque républicain, c'est notre constitution qui veut cela. Il est bloqué depuis les législatives et la perte de sa majorité. Les européennes vont faire du RN le premier parti de France. A l'issue je pense qu'il n'aura d'autres choix que de dissoudre sauf s'il le fait avant. Quand je vois que Bayrou, ennivré par sa relaxe (provisoire car le parquet interjette appel) refuse un poste de ministre sous prétexte qu'il est persécuté ! On croît rêver. Alors mon propos n'est pas de défendre Macron, mais d'expliquer la merde dans laquelle on est et dont on n'est pas près de sortir sauf a avoir un homme providentiel que je ne connais pas à ce moment. Car aucun de ceux qui tirent à boulets rouges sur ma présidence 'e ferait mieux. Je pense même qu'il ferait pire et nous enfoncerai un peu plus. Alors de grâce, essayons d'être lucide et d'aider tant que faire se peut nos vrais gouvernants republicains quel qu'il soit. Merci de m'avoir lu.

Emmanuel, comme tu l'appelles, ne veut sans doute pas insulter l'avenir. Il espère bien à l'issue de son mandat rejoindre un de ses commanditaires actuels et faire partie de la caste bénéficiaire du système en place. Rien à espérer de ce côté-là...