N’en déplaise aux sceptiques et autres négationnistes climatiques qui se livrent à un combat perdu d’avance, genre Dien Bien Phu, la gloire en moins, la Nature ne les a pas attendus pour entamer ses grandes manœuvres de survie. Elle se fout des humains qui pinaillent en s’ingéniant à rendre le dérisoire important et l’important dérisoire. Continuons ainsi et nous aurons la démonstration, en dépit des mêmes négateurs, d’ailleurs, que Darwin avait raison : ne pas s’adapter, c’est périr.
Le reste du vivant à part nous semble avoir plus de sagesse, notre intelligence pourtant présentée comme notre propre, hélas bien mal employée, finira par nous mener à la ruine si nous continuons de l’inféoder à nos désirs et à notre hubris.
En effet, la nature évolue sans nous. Furtivement, car nous ne voulons pas le voir. Le climat change, elle prend acte et d’adapte, les plantes et les animaux bougent pour rejoindre des lieux plus accueillants, se transforment pour résister à de nouvelles conditions météorologiques. Elle ne discutaille pas, elle fait simple et efficace. Sans états d’âme…
De nombreux chercheurs observent attentivement ces processus en cours, les documentent et les expliquent, en tirent des conclusions qui devraient faire école dans nos esprits divertis des enjeux fondamentaux, écrivent et remettent des rapports aussi brillants que précis sur la conduite à tenir à nos dirigeants.
Qui n’en font rien, les yeux rivés sur les cours de la Bourse et le dernier chiffre en bas du tableau Excel.
La campagne éclair imposée par la dissolution surprise de l’Assemblée nationale est remarquable par son amnésie écologique, comme si c’était un non sujet. Les conséquences de l’évolution du climat, les chambardements à venir à court terme dans l’agriculture, les tensions sur l’eau sans parler des inévitables migrations climatiques, tout cela passe bien après les chicayas égotiques et autres prises de position hystériques sur des sujets marginaux mais tellement plus médiatiques.
Il semble y avoir toujours plus important que la menace globale de l’évolution climatique et de ses conséquences. Preuve que notre fameuse intelligence peut parfois patiner et tourner dans le vide.
Le cauchemar va cependant perdurer, l’idéologie de marché a mis tout pouvoir entre les mains de gens qui ne raisonnent qu’en profits immédiats, alors, imaginer qu’ils se préoccupent de plans à long terme infiniment couteux et aux résultats profitant à l’Humanité toute entière, relève de la science-fiction.
Tant que cette vision du monde dominera la vie politique de la planète, se poursuivra la course à l’abime. Le salut ne peut venir que d’une reprise du contrôle politique et populaire sur l’économie enfin remise au service de l’intérêt général.
Cela devient urgent, les anticipations sur l’augmentation de température générale se sont avérées un brin optimistes, cela va bien plus vite qu’on croyait l’avoir déterminé.
Les quantités astronomiques d’argent qui circulent comme dans un flipper pour enrichir encore plus les plus riches, doivent immédiatement être détournées vers la mutation des villes, de l’agriculture, des transports, vers l’usage économique de l’énergie, de l’eau, des richesse naturelles, vers l’éducation pour préparer les générations futures à ne plus vivre dans l’insouciance comme nous le faisons encore mais à construire un nouveau mode de vie les rendant moins vulnérables aux soubresauts de leur environnement évolutif.
Dans cette affaire, ni dieux, ni personne ne nous aidera que nous, quand nous aurons enfin accepté de regarder la réalité en face, quelle nous plaise ou non.
La période qui s’ouvre devant nous après les élections du 7 juillet prochain ne sera guère propice à un tel réveil des consciences, je crains que la fin de règne d’Emmanuel 1er et espérons dernier du genre, ne soit qu’un long sketch politicien hélas encore déconnecté des vrais dangers que nous courrons, même si je ne minimise pas du tout celui des idéologies nauséabondes et de la lutte sournoise et constante de certains contre la laïcité.
Tiens, justement, ce serait intelligent d’aborder les dangers que je viens d’évoquer dans cet esprit de laïcité qui tend à mettre au placard de chacun les dissensions qui nous détournent de l’intérêt général.