Les horreurs déchargées au quotidien à grand tombereaux par les médias et les réseaux sont telles qu’elles anesthésient notre sens critique avant de nous pousser au cynisme ou à l’indifférence. Réflexe de défense face à la noirceur de l’humanité.
Les débats en cours entre politiciens qui s’écharpent autour de la qualification des actes du Hamas le 7 octobre dernier, sont un bel exemple de l’exploitation d’un fait pour le plier à son enseigne dans la plus grande confusion.
Pour les uns, défendre une cause justifie tous les moyens, y compris la barbarie d’une attaque contre les plus faibles et les plus désarmés.
Pour les autres, se défendre justifie la destruction à coups de bombes d’aviation, de pâtés de maisons bourrés de femmes et d’enfants, eux aussi faibles et désarmés.
On pourrait renvoyer les ennemis dos à dos. Il y a pourtant loin entre lâcher une bombe depuis un avion et assassiner femmes et enfants en les éventrant ou les décapitant, les yeux dans les yeux. Même si la cause est proclamée juste des deux côtés.
Le comportement génocidaire du Hamas, parfaitement dénoncé comme un pogrom, de la façon la plus claire qui soit par Abnousse Shalmani sur LCI, télécommandé par le régime religieux totalitaire iranien aux abois, n’est qu’une manœuvre dilatoire de plus, opposant une malfaisance native aux avancées récentes dans la normalisation des relations d’Israël avec ses voisins les plus puissants. Les pays musulmans de la région, quelle que soit leur obédience religieuse, doivent avoir le courage de se débarrasser d’urgence du régime des mollahs, de ses créatures et de ses mensonges, dont la capacité de nuisance vient une fois de plus de faire la une. Ce régime n’a que la mort à offrir à ceux qui le servent ou le combattent, il méprise la paix et la tolérance.
A force d’observer ce qui se passe dans le monde, d’approfondir mes connaissances en histoire pour comprendre d’où proviennent les événements du moment, j’en suis arrivé à me dire que finalement, nous les humains, à titre individuels, sommes de sacrés créatures, vivant sans le savoir mais comme une fatalité, une intelligence qui nous donne la capacité de comprendre le monde et d’échapper à des instincts animaux en nous donnant le choix de faire n’importe quoi de ce qui nous entoure.
A l’état brut, l’Homme est un animal nuisible et, l’expression est parlante, sans foi ni loi. Mais, c’est une affirmation incomplète car l’Homme est aussi un animal social. C’est même la condition sine qua non de sa survie, en contradiction avec son statut de prédateur suprême.
Qui dit vie en société, dit règles de conduite pour en cimenter la cohérence. Toute l’histoire de l’Humanité est là, dans la construction permanente de règles, de rites, de dogmes, de lois qui ont pour seul but de permettre une cohabitation apaisée entre individus partageant le même environnement.
Ces règles sont exprimées dans un langage intelligible à tous, plus elles se précisent, plus le langage se perfectionne. De fait, ceux qui ne maitrisent qu’un vocabulaire restreint sont moins aptes à respecter ce qu’ils ne comprennent qu’à moitié.
Ce sont donc la société et ses règles qui nous permettent de ne pas nous étriper à la moindre occasion.
Cependant, et bien que l’histoire de l’Humanité soit un long cheminement vers un contrôle social à la complexité croissante, il semble que sa capacité à se nuire à elle-même croisse en même temps que sa connaissance du monde et de ses dualités.
Je reviens donc aux horreurs commises le 7 octobre 2023. Pas pires que ce que l’on découvre dans les livres d’histoire, mais cette fois-ci mises en scène à dessein sur les réseaux sociaux comme instruments de revendications ressenties légitimes mais jamais satisfaites au point de faire disparaitre tout verni de ce qu’on appelle humanité chez ceux qui les ont commises. Car oui, dans certaines conditions, l’humain brut que je ne nommerais pas « bête » qui n’en mérite pas tant, devient un monstre par soudaine évaporation de tous ses verrous sociaux. Il semble que ce soit une des caractéristiques de notre espèce, ce « no limits » dont les animaux, même les plus sauvages, sont incapables.
Ce qu’a commis le Hamas ne sert certainement pas la cause palestinienne mais uniquement celle d’un chaos où prospèrent les pires salopards, ennemis farouches de l’intelligence et de la beauté, qui font tout pour que la contagion de leur pulsion de mort embrase le monde.
Aujourd’hui, l’urgence commande aux Palestiniens et à leurs soutiens de ne pas tomber dans ce piège grossier en rejetant la jouissance immédiate de l’appel au meurtre et à Israël, malgré l’œil pour œil, dent pour dent, de se conduire avec mesure pour ne pas rejoindre son agresseur dans l’infamie.