Je débute ce texte sans idée de manœuvre. C’est mon 666ème article. 666, le Nombre de la Bête dans la mythologie chrétienne de l’Apocalypse. Il parait que cela provient du livre de Daniel, ça doit donc me parler. Va falloir trouver un exorciste si je pars en vrille…
Tiens, justement, commencer par l’Apocalypse ! La fin dernière. Et remonter les temps pour trouver où cette idée éclot dans notre histoire. Drôle d’exercice.
L’Humanité est une engeance étrange : les plus savants d’entre nous cherchent encore à savoir d’où nous venons, quand et comment nous avons pris conscience puis possession du monde. Ils baignent dans une incertitude permanente, chaque découverte remettant en cause leurs fragiles hypothèses.
Cette même humanité, comme pour compenser son origine indistincte, s’échine dès la découverte de son imagination jusqu’à ce jour, à inventer de multiples variantes de sa fin comme un anti Big Bang, rivalisant de détails croustillants et horrifiques
C’est même une obsession religieuse puisque chaque culture en a produit sa vision au fil du temps.
Aujourd’hui, cet héritage culturel coexiste avec d’autres prédictions plus inquiétantes car fondées sur l’observation du monde et des courants qui l’entrainent vers le chaos. On ne parle plus de la Bête, mais d’un zoo… dont voici quelques pensionnaires inquiétants :
- L’idéologie ultralibérale qui poursuit la destruction des sociétés humaines au profit du Grand Marché Libre, antichambre d’un Enfer écumé par de grands prédateurs obsédés du contenu de nos poches.
- Les saloperies que nous fabriquons à qui mieux mieux pour les balancer dans la nature dès qu’elles ne nous plaisent plus, qui finiront par empoisonner tout ce qui compte dans l’équilibre de la vie.
- Le fascisme dont les boutures ressortent de terre en même temps que les esprits se ferment à ceux qui sont différents ou d’ailleurs.
- Vlad 1er et sa java des bombes atomiques qui ne promet que du sang et des larmes pour toujours pire que ce qui est imaginable d’un autocrate grognon.
- Kim Jong-hun, bouffon tragique, professeur de chantage du précédent.
- Ceux qui dirigent des pays possédant la bombe atomique et qui pourraient, dans un accès de colère ou suite à une crise de nerf, appuyer sans y penser sur le bouton rouge.
- Nous, qui ne parvenons pas à refreiner nos goûts de luxe si bien implantés dans nos cervelle innocentes par la première de cette liste et qui filons vers le désastre en connaissance de cause.
- La planète, qui fait ce qu’elle veut de sa géologie et de son climat qui vibrionne à son échelle et qui en a peut-être un peu marre de nous.
-Le bolide interstellaire géo-croiseur à la trajectoire dictée par les lois de la mécanique céleste qui viendra mettre tout le monde d’accord façon dinosaures.
- Le Soleil dont une bulle de plasma plus grosse que les autres nous enverra un vent solaire et des radiations dont même les scorpions ne se remettront pas.
- Un vague nuage de poussière interstellaire traversé par le cortège du Soleil, qui affaiblira ses rayons au point de transformer le réchauffement climatique en glaciation.
- Et tiens, pourquoi pas un sursaut gamma en provenance d’une étoile voisine en fin de vie, qui rôtira instantanément tout ce qui bouge par ici, rendant la Terre au silence éternel.
Bon, j’arrête là le décompte de ce bestiaire, nous savons tout cela et vivons avec sans que cela ne nous inquiète plus que ça. La force de l’humanité réside dans son indifférence aux causes de son sort futur.
Savoir qui va l’emporter n’intéresse finalement que les anthropologues extraterrestres de passage (tiens, je ne les ai pas collés dans ma liste ceux-là !). À l’identique de ce qui s’est passé avant le Big Bang, nous ne sommes intéressés que par ce qu’il y aura après l’Apocalypse ! L’avant et l’après, génial, le pendant, on s’en fout, on a tous les jours le nez dedans.