Joe Biden à priori, élu président des États-Unis d’Amérique. La bataille fut rude, l’accouchement fut difficile, le chaos engendré par Donald Trump, perdant capricieux comme un enfant gâté à qui tout est dû va laisser des traces dans une opinion cette fois-ci beaucoup plus concernée, des millions de citoyens ayant retrouvé le chemin des urnes tant l’enjeu leur paraissait important.
Deux mondes irréconciliables vont s’opposer plus que jamais, le gouffre creusé par les provocations et les mensonges de Trump aura bien du mal à être comblé alors que tous les démons de ce pays ont été extirpés en toute inconséquence des refoulements où ils se terraient.
Espérons que les institutions séculaires sauront une fois de plus résister aux tentations totalitaires et sécessionnistes qu’elles ont de plus en plus de mal à juguler, faute d’avoir évolué avec le temps, les mœurs et les populations.
Vu d’ici, qu’est-ce qui va changer avec ce nouveau président très âgé et très expérimenté en politique, personnage particulièrement résilient dont on dit qu’il est tout le contraire de Trump ?
Déjà, nous reviendrons à un univers plus politique avec tout ce que cela implique de mesure et de prudence, de réflexion et de débats, bien loin de l’univers affairiste du milliardaire Trump aux mœurs de butor tout à fait conformes à celles des requins de la haute finance qui manœuvrent d’un coup à l’autre dans le seul but de dominer et d’accaparer. Finie l’espèce de sidération qui accompagnait toutes les saillies de ce Trump aux manières si étrangères à celles de ses homologues au point qu’il en devenait illisible.
Dans le grand jeu international déjà particulièrement confus, pas besoin d’en rajouter !
Je ne suis cependant pas sûr que nous ayons gagné au change.
Joe Biden, s’il a une fibre un peu plus sociale que Trump, va nous ramener au libéralisme mondialisé sans autres limites que celles de l’épuisement de la planète, même s’il prétend revenir aux accords de Paris. Le grand marché libre planétaire va encore avancer et creuser un peu plus l’écart entre des possédants qui vont voir leurs richesses s’accroitre démesurément aux dépends d’une multitude qui verra ses maigres bien accaparés par la simple magie de la pendule capitaliste sans freins.
Trump, jamais en manque de contradictions ne comprenait le grand marché libre que chez lui, veillant à fermer son pays aux raids venus de l’extérieur en usant d’une vielle ficelle habituellement vilipendée et maudite par ses semblables : le protectionnisme. A vrai dire, ses prédécesseurs ne s’en sont jamais privés sournoisement tout en hurlant lorsqu’il leur était opposé ! Trump était au moins clair sur le sujet.
En cela, il était intéressant, car il montrait avec éclats et vociférations que c’était possible et même souhaitable de jouer du curseur douanier pour protéger les intérêts de son pays.
Bizarrement, la pensée unique économique semble toujours régner en forme d’œillères dans nos contrées européennes totalement ouvertes à tous les vents pour le grand bonheur des prédateurs de la finance internationale vivant hors sol, alors que qu’il est clair qu’un peu de protectionnisme ne peut pas faire de mal. Mais visiblement, il semble acquis par nos élites que seuls les grands pays peuvent se le permettre en vertu de la loi du plus fort. Essayez donc de commercer librement aux USA, en Chine, vous verrez bien qui commande !
En jouant le jeu libéral de l’accaparement à tout prix de la plus-value, nous nous sommes de nous-même placés dans cette situation de vulnérabilité, offrant sans réfléchir à ces grands pays d’énormes moyens de pressions qui nous essorent petit à petit, sans la moindre contrepartie.
J’ai bien peur que, faute du Trumplion et de son exemple ébouriffant, plus personne n’ose relever le nez pour mettre le doigt sur le curseur salvateur …