Les élections présidentielles américaines sont emblématiques de l’emprise empoisonnée des fake news sur les esprits aveugles des factions partisanes.
A ce niveau, cela relève de la méthode Coué ! Répéter comme un mantra que l’autre camp ment et triche sans en avoir la moindre preuve comme un appel à la mobilisation des fans ne fait pas vraiment avancer la démocratie dans le pays qui en, est dit-on, le parangon !
Cela va se terminer dans un lamentable bouillon juridique dont les américains ont le secret et dont ils ne sortiront pas grandis, comme des gamins pris en faute dans la cour de récréation.
Le Président sortant a tellement abusé de mensonges de toutes sortes durant son mandat chaotique qu’il ne peut pas en finir autrement qu’en versant dans la caricature !
Mais il ne faut imaginer qu’une fois débarqué, le règne du mensonge institutionnalisé cessera comme par miracle. Le pays est coupé en deux, toute discussion fondée sur des mensonges et autres délires devient impossible entre les partis.
La proportion prise par les fake news est telle que pour certains, trop nombreux, c’est devenu une véritable religion, sans dieu ni clergé, aux saintes écritures propres à chaque croyant dont la seule caractéristique commune est qu’ils ne croient à rien sauf à leur propre conviction.
Cette non-pensée, dont on ne s’étonne même plus qu’elle mette en doute les lois de la physique ou invente le rôle délétère de je ne sais quel groupuscule occulte pour expliquer tout ce qu’elle ne comprend pas de la vie du monde faute d’avoir accepté de s’instruire et d’éduquer son discernement, se vautre dans un premier degré fanatique coupant court à tout débat serein.
Mais à la différence des autres religions qui ont toutes un dessein social et politique et usent de leurs dogmes pour asservir les esprits et les gens, celle-ci me parait encore plus dangereuse en ce qu’elle ne propose rien, n’a pas de but défini ni d’intention et d’idée de manœuvre, elle ne sert qu’à dissoudre la cohésion sociale en montant les gens les uns contre les autres non seulement en terme de concurrence comme le fait si bien le système ultralibéral, mais en terme des croyances indiscutables d’individus-dieux et de leur conception biaisée des choses.
Multitude de visions microcosmiques contre visions cosmiques ! Dans ce bazar, ne reste plus qu’un no man’s land pour les libres penseurs qui ont gardé leur sang-froid mais ont bien du mal à affronter le reste du monde avec des outils critiques et de bon sens aux vains effets contre ces nouvelles murailles de l’enfermement mental.
Si nous ne savons pas initier au plus vite une vigoureuse réaction contre cette peste, on continuera à tuer des enseignants, à ne plus aller voter, à jeter nos saloperies dans la nature, à vivre au-dessus des moyens de la planète en imaginant pouvoir en partir avec des moyens contradictoirement offerts par une science rejetée, à soupçonner chacun d’ourdir les pires complots, etc.
Nous sommes persuadé qu’un puissant effort sur l’éducation au métier d’homme et l’acquisition des connaissances indispensables pour comprendre le monde, s’il n’aurait pas d’effet immédiat, pourrait renverser ce naufrage de la pensée et renflouer notre bateau ivre sans barre ni boussole.
Raison, débat, curiosité, tolérance, il est grand temps de réhabiliter ces mots oubliés.
Notre société a tout à gagner à dépenser sans compter pour former les citoyens sans lesquels son existence même est remise en cause. Pour cela il lui faut réapprendre à lever les yeux vers l’horizon et renverser la dictature du court-terme qui l’enchaine depuis trop longtemps.