Comme vous, j’entends en ce moment dans les médias des énormités proférées avec le plus grand sérieux à l’égard des dérives autoritaires.
Quèsaco ? Sûrement des trucs graves pour qu’on en parle avec une telle … gravité ?
Il s’agit en fait de tout ce qui pousse nos gouvernants à limiter nos libertés et à augmenter leurs contrôles sur nos vies quotidiennes.
C’est une tendance générale observée dans tous les pays, développés ou non. Elle a des visages connus et multiples, des noms qui défrayent la chronique, vous les connaissez si bien qu’il est inutile de les citer, on pourrait me reprocher d’en avoir oublié.
Question habituelle : comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que petit à petit, des pouvoirs contemporains connaissant les terribles dégâts causés dans le passé récent par diverses idéologies ou religions mortifères, empruntent sans honte les mêmes chemins qui nous mèneront à coup sûr aux mêmes désastres. ?
Je ne crois pas que nous ayons pour autant une mémoire de poissons rouges … encore qu’avec l’abus d’écrans, nous nous en approchions à grands pas …
Par le passé, les spécificités de chaque nation graduaient les agressivités pour établir une carte du monde aux sources de conflits clairement définies.
Aujourd’hui, le patchwork tend à s’uniformiser au pire, les pays les plus improbables ou inattendus étant même touchés par cette vague honteuse.
En fait, je crois que cet ensauvagement général s’enracine sur celui des sociétés humaines et donc de ceux qui les constituent, nous, les humains de base.
Observez, surtout vous qui êtes plus habitués des réseaux sociaux que moi, à quel point les relatons peuvent se radicaliser au travers des écrans, bien plus aisément que face à face. Ajoutez à cela l’entrainement à être implacable et sans limites venu du cinéma à la testostérone et du monde guerrier des jeux vidéo, puis une petite couche d’inculture matinée d’ignorance du pouvoir de la réflexion critique et vous saurez de quoi je parle ici.
Il ne passe pas un jour sans lynchage virtuel, pour des prétextes de plus en plus futiles, menant pour un rien à des appels au pilori, à l’excommunication, au viol, au meurtre même !
La grande libération du langage entraine de facto une levée des interdits, une décomplexassion des discours qui peuvent ainsi atteindre une brutalité interdisant toute autre réaction que brutale !
Allons plus loin en abordant la charge mentale écrasante de nos vies modernes qui transforme la moindre peccadille en guerre nucléaire (voir à ce sujet «Charge mentale » du 10 octobre 2018), rompant cette fois le lâche anonymat de l’écran pour nous pousser à sauter à la gorge de l’autre, empêcheur de speeder en rond, ennemi à éradiquer d’urgence par tous les moyens.
Il me parait impossible que des sociétés constituées de tels individus foulant aux pieds sérénité et respect d’autrui puisse être représentées par des gens pétris de bon sens et de bienveillance !
Bien au contraire, la multiplication des tyrans de toutes sortes, comme une sorte d’urticaire géante, est à l’image de ce dont ils procèdent, leurs dérives n’étant que la transcendance des nôtres.