En bon mécréant, je n’apprécie guère les intégrismes religieux de tous bords.
Entrer en religion, c’est adopter un mode de pensée et de vie à des degrés divers. Ici aussi existe un curseur dans l’application des préceptes. De zéro à l’infini ! Beaucoup sont religieux entre eux et eux, d’autres tentent d’en faire profiter la planète entière.
Certains même sont tellement convaincus par les textes sacrés que plus rien n’existe en dehors, qu’ils s’y conforment fanatiquement dans leur mode de vie, comportement, et d’implication dans le monde.
Quelles que soient les religions, il existe une convergence entre ces intégristes : le retour à des valeurs d’un autre temps, celui de l’apparition des textes sacrés. En général, un bon paquet de siècles !
C’est ainsi qu’ils condamnent sans appel tout ce qui fait la modernité.
Quand on réfute le darwinisme, la relativité et toute cette science qui prétend expliquer la création divine, on en revient vite à un mode de vie bucolique et paisible sauf quand il s’agit de faire tache d’huile où l’on ressort vite les épées et même, dans une grande contradiction, des engins beaucoup plus modernes et fonctionnant sur des principes diaboliques mais tout de même bien pratiques pour massacrer les impies.
Pour toutes ces sectes qui prolifèrent aux marges des grandes religions, le retour dans le passé n’est pas une théorie, mais une réalité ! Pensons à la frugalité très XVIII ème siècle des Amish par exemple ! Ressortez le vieux DVD de « Witness », vous verrez de quoi je parle !
Ainsi se dessine une des solutions possible au désastre écologique en cours ! Si tous ces intégristes font école, nous reviendrons bien vite à des modes de vie d’avant la vapeur dans un de ces méandres dont l’histoire a le secret. Nous y gagnerons un grand nettoyage de la planète avec cependant des effets collatéraux inquiétants.
Ne soyez pas étonnés de ma théorie : en matière d’intégrisme, les écologistes activistes qui tentent de peser sur la vie politique depuis des décennies savent de quoi je parle, eux qui sont éclatés en micro-chapelles toutes plus imbues de leurs propres vérités au point que toute action commune s’est diluée dans leurs querelles byzantines. Que de temps perdu en ces moments d’urgence absolue, que d’occasions manquées de peser sur la conduite des affaires du monde, quel spectacle offert aux électeurs qui ne parviennent pas à prendre au sérieux ces olibrius sectaires plus rompus aux luttes souterraines entre micro-courants qu’a la vie au grand air.
On prête à Malraux l’idée que le vingt et unième siècle sera spirituel ou ne sera pas. Serait-ce vrai et hélas aussi une des hypothèses de sortie de crise écologique par recours au religieux ? N’y aurait-il pas d’autres alternatives à ce qui ressemble à un choix entre peste et choléra ? La perspective est effrayante tant les différents recours massifs au fait religieux ont par le passé ensanglanté l’humanité.
Le présent regain de cette funeste tendance n’est pas là pour me rassurer : par la magie d’une abyssale décérébration politique et culturelle, un immense champ d’action s’ouvre aux pires dérives.