On croirait Georges Lautner de retour ! Les barbouzes saoudiens aux gros sabots ont fait ce qu’il ne faut surtout pas faire dans leur métier sournois et souterrain : se faire prendre !
Ne serait-ce que l’épouvantable sort réservé à ce journaliste (dont le frère est tout de même bien en cours au royaume saoudien, on n’est pas à un paradoxe près !) ne relève pas de la comédie, lui. On est en droit de se demander ce qu’il avait bien pu faire pour subir un châtiment pareil, ou s’il n’a que subi une punition à la manière des siens … !
Quoi qu’il en soit, tout le monde est bien embêté par cet impair qui jette une froide lumière sur un pays et des manières de faire qu’on est cependant bien obligé de côtoyer de près, commerce oblige.
L’argent n’a pas d’odeur, ni celle de l’acide, ni celle du napalm.
Les principales victimes de cette affaire, en dehors du malheureux journaliste, sont nos grands principes dont la cohabitation avec les intérêts commerciaux et industriels barbote dans un océan de contradictions qui ne semblent cependant pas gêner nos dirigeants si attachés au bien-être de leurs populations qu’ils échangent sans sourciller une baisse du chômage d’un côté, contre un massacre annoncé de l’autre. Commerce nauséabond.
Le débat sur les ventes d’armes à des régimes foulant aux pieds démocratie, tolérance et libertés revient régulièrement à la une, on en reparlera.
Mais cette fois-ci, le coup est un peu gros pour être étouffé d’un claquement de doigts, l’arrogance crasse des coupables n’ayant d’égal que l’amateurisme de pieds nickelés des exécutants. Cerise sur le gâteau, celui qui mène la charge contre le maitre de l’Arabie Saoudite se trouve être bien parti sur une trajectoire parallèle, le sultan turc n’ayant de cesse d’accaparer le plus de pouvoirs possibles entre ses mains, histoire d’en remontrer à ses voisins et néanmoins concurrents dans le leadership oriental ! Qui sont l’Iran et comme par hasard, l’Arabie Saoudite !
A ce jour, le canard est toujours vivant, les uns accusent, les autres esquivent, la justice se cache et tout ce tintamarre qui amuse la galerie n’empêche pas le monde de continuer de tourner de travers.
Cette affaire, tout comme d’autres telles l’empoisonnement de dissidents russes en Angleterre (merci au FSB/GRU russe !), l’exécution au gaz de combat du frère de Kim Jong-Un, le leader vénéré de la Corée du Nord et bien d’autres survenues dans le passé, montre que la diplomatie policée de surface se double plus que jamais de manœuvres souterraines plus tordues et surtout plus définitives.
Depuis toujours, l’intérêt des états s’accommode assez peu du droit et des grands principes humanitaires, et aujourd’hui plus que jamais malgré la volonté hypocrite de transparence affichée en surface alors que tout est à minima lobbying, manipulation, intimidation et enfin, pour les obstacles récalcitrants, élimination sans autre forme de procès.
Les bizounours peuvent toujours nier cette réalité, c’est pourtant elle qui mène le monde en dernier ressort.
Plus inquiétant cependant, même si quelques prototypes ont pu exister par le passé, de nombreuses entités transnationales, multinationales ou autres ONG aux desseins obscurs, adoptent petit à petit ce mode de fonctionnement à deux étages en s’appuyant sur des officines aussi mystérieuses que privées.
Vous croyez que je délire ? Demandez-vous plutôt comment certains ont pu imposer durant des années et en dépit du bon sens l’usage de produits reconnus dangereux, comment peuvent prospérer des idéologies trainant des casseroles historiques rédhibitoires, etc. Corruption, chantage, menaces, voire pire. Les moyens sont les mêmes
Je ne suis pas conspirationniste mais seulement lucide sur les agissements criminels aux formes les plus tordues visant à nous imposer n’importe quoi au nom du profit souverain !
Il n’y a pas de desseins occultes, juste le triomphe de l’esprit maffieux.