Énorme buzz autour d’une affaire assez incroyable de professeur menacé en classe par un jeune crétin armé d’un pistolet en plastique. Incroyable pour qui n’est pas familier du monde éducatif tel qu’il se présente aujourd’hui.
Je parlais récemment d’une évolution violente de notre société : ça commence justement à l’école.
Comment en est-on arrivé là ? A voir des gamins faire n’importe dans ce haut lieu, s’il en est, de l’éducation au sens citoyen et culturel.
Je ne suis pas nostalgique de l’époque du piquet et des coups de règle sur les doigts, loin s’en faut.
Mais, à ce que je sais des circonstances actuelles, comment serait-il possible à un enseignant d’exercer la moindre autorité alors qu’elle lui a été confisquée petit à petit par des règlements tatillons, par l’ingérence croissante des parents dans la vie scolaire alors qu’ils n’ont souvent pas été capables d’inculquer un minimum de savoir être à leur progéniture, par un déficit de formation à la dynamique de groupe et à la gestion de crise ?
Comment peut-il s’opposer à des gamins tout-puissants couverts par le système et par des parents dont ils sont soit les prolongements d’ambitions perdues et qui les parent ainsi de toutes les vertus, soit qui les abandonnent à leur sort par incapacité à cesser eux-mêmes d’être des enfants ?
Ajoutez à cela les tours de vis budgétaires bridant les formations et les moyens, les errements de programmes ne sachant pas distinguer l’essentiel des superflus et vous avez en main ce qui annonce une catastrophe sociale dont les avant-gardes sont déjà là.
La bien-pensance et l’aveuglement qui ont prévalu durant des années doivent vite laisser la place au bon sens et à la décence commune !
Les enseignants doivent regagner leur autonomie et donc leur autorité. Une formation pédagogique beaucoup plus poussée leur rendrait le contrôle de leur classe et la considération des parents qui n’auraient plus qu’à assurer du mieux leur part éducative sur leur propre progéniture. Avec l’aide des enseignants si nécessaire, les replaçant ainsi au centre du débat.
Les programmes doivent aussi évoluer vers un outillage de base à acquérir à chaque étape afin que la société voie arriver des jeunes citoyens responsables, connaissant le monde qui les attend ainsi que les moyens d’y évoluer et d’y être pour le bien commun.
Nous devons sortir des querelles idéologiques et répondre à ces simples questions : quel est le but de l’éducation familiale, quel est le but de l’éducation scolaire, quel est le but de l’éducation civique ?
On observera vite qu’il est nécessaire d’avoir été soumis à une autorité pour apprendre à en exercer une sur soi-même, que rien ne s’acquière sans un minimum d’efforts, que les autres sont au moins aussi importants que soi, que la violence sous quelque forme que ce soit est une négation de l’intelligence et que de la discussion jaillit toujours la lumière.
Tout un programme, non ? Cela devrait être possible, il y a déjà quantité d’enseignants un peu partout qui ont franchi le pas ! Aidons-les, aidons-nous par tous les moyens possibles !
Et cessons vite de répondre à la violence d’un gamin décérébré qui a trop vu de bagarres virtuelles par encore plus de violence, mais plutôt par encore plus d’éducation.
Ce sera la fierté des enseignants.

Voilà une belle phrase qui résume presque tout l'article : "il est nécessaire d’avoir été soumis à une autorité pour apprendre à en exercer une sur soi-même"... à retenir !