Au XVIIIe siècle, le roi Charles III s’emploie à moderniser l’Espagne. Pour cela, il a besoin d’une carte précise de son pays, comme celle que les Cassini établissent pour la France. Mais il n’a pas, ou ne veut pas, y consacrer les moyens nécessaires.
À son géographe, Tomas Lopez de Vargas Machuca, de se débrouiller. Ce dernier a une idée géniale. Il écrit à chaque curé pour lui demander de dessiner la carte de sa paroisse. Plus besoin de géographes ni d’arpenteurs !
Tomas Lopez est mort d’épuisement, en 1802, après avoir vainement essayé de coordonner et d’unifier des centaines de cartes incohérentes entre elles.
Je repense à cette histoire quand je vois des “forums sociaux” tenter de faire la synthèse entre protecteurs des abeilles, féministes, défenseurs des petites écoles, antinucléaires, etc. C’est sympathique mais ça ne peut déboucher sur rien de cohérent.
Il y a pire que cette incohérence. Avec la chute du communisme, toute idée d’un changement global s’est trouvée discréditée. Tous ceux qui avaient envie de changer quelque chose se sont occupés de leur quartier, de leur village, ou d’un sujet bien particulier. Ainsi, ils avaient, et ils ont encore, le sentiment d’être concrets sinon efficaces. Tout cela est bel et bon en des temps normaux.
Nous ne sommes plus dans des temps normaux. La chute du communisme a eu bien d’autres conséquences, en particulier la mutation du capitalisme en ultralibéralisme, c'est-à-dire le rejet de tout contrôle et toute intervention des États. Avec les conséquences que l’on connait depuis 2007 : une crise profonde et systémique. L’ultralibéralisme ravage l’économie, saccage la vie quotidienne des gens, obère l’avenir des enfants, détruit les équilibres écologiques. Croire que l’on peut résoudre tel problème local ou spécifique dans ces conditions est une illusion.
Agir localement conduit à penser localement. Dès lors, des solutions aux problèmes sont recherchées dans le cadre du système actuel. Les défenseurs des abeilles ne vont pas appeler à renverser le système économique ! Pourtant, ils devraient. Les abeilles, comme tout le reste, sont d’abord victimes des appétits financiers.
Les militants d’AlternativeS DémocratiqueS ne prétendent pas avoir inventé l’eau chaude. Ils se sont contentés de repérer ce qui est commun aux systèmes qui ont échoué, le communisme et l’ultralibéralisme : c’est l’accaparement du pouvoir par une petite minorité.
Ils ont observé les réponses apportées à la crise de l’ultralibéralisme. Toutes locales, toutes insuffisantes. Il fallait renouer avec un projet global. Les axes de ce projet sont décrits sur ce site, dans les pages consacrées à « Démocratiser la société française ».
Nous sommes des gens ordinaires – aucun d’entre nous n’a eu de carrière politique. Nous avons pourtant fondé un parti politique et défini ses règles de fonctionnement. Vous trouverez dernières en cliquant sur l’onglet « À propos ».
Nous voulons maintenant développer notre projet dans les grands secteurs qui concernent notre société, l’agriculture, la défense nationale, l’écologie, l’économie, la santé, etc. Pour cela, nous mettons en place des Commissions spécifiques. Il ne s’agit pas d’établir des listes de revendications ou des catalogues électoraux, mais de réfléchir à ce qui pourrait être fait dans tel ou tel domaine, dans une société démocratisée. Par exemple, en ce qui concerne l’éducation, nous nous posons les questions suivantes :
• Qu’est-ce qui ne nous convient pas dans le système scolaire actuel ? Dans son fonctionnement ? Dans ses résultats ?
• Que voulons-nous pour les jeunes à la fin de la scolarité obligatoire ?
• Quels seraient les moyens matériels, humains, pédagogiques, à mettre en œuvre pour réaliser un tel projet ?
• Par quelles mesures transitoires pourrait-on passer de la situation actuelle à celle que nous souhaitons ?
Nous sommes trop peu nombreux pour mener ces tâches de front. C’est pourquoi nous vous appelons à prendre contact avec nous si vous partagez notre projet global de démocratisation et si vous avez des idées à faire valoir – ou si vous voulez juste participer à une œuvre commune.
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