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Source : CNIL

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L’ultralibéralisme, porté par le PS, l’UMP et leurs alliés, a fait faillite. Il prétendait se passer de l’État : il ne survit que grâce aux interventions massives des États. Il a ruiné la France, désindustrialisée et incapable de rembourser sa dette. Combien de temps pourra-t-il encore se maintenir, au gré des alternances du système UMPS ? Il semble qu’on arrive au bout.

L’ultralibéralisme est une variante du capitalisme ; pourtant, les courants socialistes ne profitent pas de son effondrement. C’est qu’ils trainent deux boulets derrière eux. D’une part, les Montebourg, les Mélenchon et communistes variés tiennent des discours tonitruants mais ils se sont compromis dans des gouvernements PS, et le premier s’y compromet encore. D’autre part, et cela concerne aussi l’extrême-gauche, ils refusent de réfléchir aux causes de l’échec du socialisme soviétique.

La nature ayant horreur du vide, un boulevard s’offre à l'extrême-droite. Le Front National a été ravagé par les conflits internes, peu importe. Même là où il n’a pas de militants, il réalise des scores électoraux impressionnants. Depuis des années, PS et UMP promettent la croissance pour l’an prochain et apportent le chômage, la misère et le désespoir. Face à eux, le Front National apparait porteur d’avenir.

Alors, à quoi ressemblera la France sous Marine Le Pen ?

J’écarte d’emblée l’idée qui console des gens de gauche comme quoi le Front National fera preuve de son incompétence et échouera. Au contraire, il a les moyens de réussir, en tout cas en comparaison avec le désastre actuel.

La base sociale du Front National, ce sont les petits et moyens entrepreneurs, artisans, commerçants, agriculteurs, petits et moyens industriels. Contrairement aux fonctionnaires, beaucoup ont souffert, parfois durement, de la “mondialisation”, c’est-à-dire de la concurrence avec la main d’œuvre à bas cout des pays socialement arriérés. Pour eux, la sortie de l’euro, le retrait de l’Europe, les taxes douanières ciblées sont porteurs d’espoir, et ils ont raison puisque c’est la “mondialisation” qui a provoqué la désindustrialisation et le déclin de la France.

En dépit des déclarations prudentes de Marine Le Pen, le redressement national passera aussi par l’exploitation des gaz de schiste, même si c’est temporaire et risqué pour l’environnement. Ce sera un atout important pour créer de l’activité économique en France et pour réduire le déficit du commerce extérieur.

Ce programme séduit une bonne partie de la base de l’UMP, qui se retrouve dans l’orbite du Front National et qui servira de force d’appoint à ce dernier dans son accession au pouvoir.

Il séduit aussi une grande partie de la classe ouvrière abandonnée par la gauche et par les intellectuels. Ce que veulent les ouvriers, c’est avant tout du travail. Ils sont d’autant plus satisfaits que, par des mesures contre les immigrés, Marine Le Pen promet de freiner la course au moins-disant salarial.

Il n’y a donc pas de raisons pour croire à l’échec a priori du programme économique du Front National. Certes, il entrainera une augmentation des prix de produits aujourd’hui importés. Simultanément, il peut recréer beaucoup de petits métiers et d’emplois dans la réparation et le recyclage. Une reprise de l’activité économique peut être le principal facteur du retour à une vie normale dans les “quartiers sensibles”.

Marine Le Pen devrait donc s’installer durablement au pouvoir. Et c’est là que les choses se gâtent.

Chacun a entendu ses protestations de démocratie et son refus d’être classée à l’extrême-droite. Il faut y regarder de plus près.

La Ve République est en réalité une monarchie élective. Une seule personne, le président y jouit de pouvoirs extravagants. La seule mesure que propose Marine Le Pen pour contenir ce pouvoir, serait qu’il n’y aurait qu’un mandat non renouvelable de sept ans. « Le Chef de l’État doit agir uniquement en fonction des engagements qu’il a pris devant les Français et non pas en vue de sa future réélection », écrit-elle. Vous parlez d'une garantie ! La preuve a depuis longtemps été faite que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

De fait, la structure de la Ve République est idéale pour instaurer un régime autoritaire, une fois qu’on a accédé au pouvoir suprême. Marine Le Pen propose une reconcentration des pouvoirs de l’État, et non une démocratisation des pouvoirs locaux. Est-ce suffisant pour douter de sa bonne foi démocratique ?

Pour le savoir, allons voir son projet éducatif car rien n’est plus parlant que ce qu’on envisage pour l’avenir de la nation.

Cela commence ainsi : « À l’école, la laïcité qui est non seulement la neutralité religieuse mais aussi la neutralité politique sera appliquée avec la plus grande fermeté. » Jusqu’ici, tout va bien, et il n’y a rien de choquant, pensez-vous. Le problème, c’est que ce que Marine Le Pen appelle « neutralité politique », c’est sa conception du monde à elle, et que ce qui est différent est interdit !

Tout ce qui a échoué dans les méthodes archaïques devient obligatoire, tous les succès obtenus par les progrès en pédagogie sont interdits. La pédagogie elle-même, qui est pourtant l’art d’enseigner, rebaptisée “pédagogisme”, se trouve formellement interdite. Parlant de l'école, Marine Le Pen écrit que « les méthodes et l’état d’esprit pédagogistes n’y ont plus leur place. »

Au lieu d’aider les élèves à apprendre, l’enseignant devra imposer une discipline rigide et une soumission formelle, un apprentissage mécanique basé sur la crainte : obligation de se lever quand l’enseignant entre en classe, vouvoiement obligatoire de l’enseignant, méthode syllabique obligatoire, notes obligatoires… Tout cela est détaillé explicitement dans le projet de Marine Le Pen qui insiste : « Si félicitations et encouragements sont nécessaires, les sanctions sont tout aussi inévitables. »

Il n’est plus question d’apprendre les mathématiques, mais le calcul. L’histoire se trouve ravalée au niveau d’une idéologie : « des notions solides sur l’histoire de France, à partir de la chronologie et de figures symboliques qui se gravent dans les mémoires ».

Il s’agit donc de façonner des personnes obéissantes, craignant l’autorité et ne posant pas de questions. Ce modèle pédagogique (car c’en est un, il s’agit bien d’une façon d’enseigner) est utilisé dans les diverses dictatures et régimes autoritaires de notre planète. Ce n’est donc pas par hasard que le Front National soutient le régime autoritaire de Viktor Orbán en Hongrie : « Nous sommes tous des chrétiens hongrois ! » titre Bruno Gollnisch.

Ce détour par l’école nous a permis de mieux connaitre l’état d’esprit de Marine Le Pen. On est loin de la profession de foi démocratique.

Dès lors, il ne faudra pas s’étonner de voir l’État se peupler des créatures du Front National : « L’École Nationale d’Administration (ENA) veillera en particulier à recruter des hauts fonctionnaires patriotes. » « L’objectif sur le quinquennat sera de réserver 1 embauche sur 3 dans la fonction publique aux plus de 45 ans issus du privé. » En toute neutralité politique, surement… Nous sommes prévenus.

Tout aussi probable que sa réussite économique, le Front National et ses alliés imposeront un régime autoritaire à la France. Une façade démocratique et des pratiques arbitraires, à la Poutine.

Ce régime sera plus durable que beaucoup l’imaginent ; il pourra même être populaire initialement, tant notre société actuelle est vidée de tout sens. Mais il contient déjà en germe les raisons de sa chute. Marine Le Pen ne serait probablement pas au poste qu’elle occupe si elle n’avait été la fille de son père. Elle a aussi eu la chance de ne pas avoir de frère, qui eut été probablement plus viril qu’une « petite bourgeoise ».

Un pouvoir concentré a de la peine à gérer une société complexe. Le népotisme et la prévarication prospèrent dans les régimes autoritaires, et finissent pas peser sur l’économie.

L’union entre la classe ouvrière et le patronat des PME ne durera pas. La reprise économique, la démondialisation et l’arrêt de l’immigration feront renaitre les revendications ouvrières, même si Marine Le Pen promet de mettre au pas les syndicats : « Des syndicats plus représentatifs travailleront mieux à la réelle défense des intérêts des salariés : ils seront en effet plus à même d’entrer dans des logiques de concertation constructives et moins tentés de recourir à un rapport de forces (grève, manifestation) ».

Depuis la Révolution de 1789, tous les régimes autoritaires ont mal fini en France. Napoléon Ier, Charles X, Louis-Philippe, Napoléon III, Pétain ont terminé leur vie soit en exil, soit en prison.

En attendant un semblable dénouement, la perspective qui s’offre à nous n’est guère réjouissante. Cela n’empêche pas AlternativeS DémocratiqueS d’affirmer qu’une autre issue est possible, ne serait-ce que pour témoigner, ne serait-ce que par dignité, ne serait-ce que pour préparer l’avenir.

  • Dehu

    "c’est la “mondialisation” qui a provoqué la désindustrialisation et le déclin de la France" vous allez un peu vite en besogne il me semble.

    Certes la "mondialisation" a eu pour effet de mettre notre économie en concurrence avec des économies socialement moins contraignantes et donc plus à même d'attirer les chaines de productions occidentales. Cependant imaginons que l'on ferme les frontières demain, en violant une demi douzaine d'accords internationaux et européens au passage. Bon, nous voilà entre Français, tout les jeunes qui ne souhaitent pas travailler à l'usine ou dans l'artisanat (une grosse majorité de cette population, ces travaux étant déconsidérés socialement, à tort à mon avis) doivent donc se reconvertir pour répondre à la demande des entreprises qui ne sont pas parties faire des affaires ailleurs. Comme il n'est certainement pas question de toucher aux salaires on se retrouve avec des productions de biens nationaux relativement chers (dû à la hausse du coup de production, renforcé par des biens importés ,et nécessaire à la production, devenus plus chers). Là deux solutions se présentent: convaincre près de 70000000 de français que, ça va bien maintenant, il est temps d'accepter que notre niveau de vie stagne, voir baisse. Ou enclencher une spirale inflationniste qui aurait globalement le même effet. Et je ne parle même pas des conséquences du retour à une monnaie faible comme le franc! Alors je vous le demande, en quoi le programme économique de Mme Le Pen tiens la route? Le retour à une économie nationale n'est ni souhaitable ni possible dès lors que le reste de la planète marche au libre-échange. Brandir la "mondialisation" comme épouvantail populaire est un stratégie qui sied à Mme Le Pen, puisque son crédo est la "simplification du réel". Le véritable enjeux est de s'adapter au libre échange en ne renonçant pas à l'idéal d'une société vivable.

    Mme Le Pen ne tiens debout que parce qu'elle est capable de proposer un récit marqué par la prospérité et la sécurité, en faisant fi du respect des libertés individuelles sacrifiés sur l'autel de la satisfaction populaire. Ne lui donnons pas raison...

  • En réponse à: Dehu

    La “mondialisation” a provoqué la désindustrialisation et le déclin de la France est un raccourci saisissant mais ô combien pertinent. À l’inverse, s’adapter au libre-échange en ne renonçant pas à l’idéal d’une société vivable est impossible.
    Foin des litotes ! Il ne s’agit pas de mettre notre économie en concurrence avec des économies socialement moins contraignantes, il s’agit de mettre les travailleurs français en concurrence avec ceux qui n’ont pas obtenus les mêmes droits, jusqu’à ce que les conditions s’égalisent par le bas. La “mondialisation”, c’est les conditions sociales du XIXe siècle plus l’internet.
    N’accusez pas Mme Le Pen d’une stagnation ou d’une baisse du niveau de vie. Depuis longtemps, cette baisse est effective pour la classe ouvrière et pour la plus grande partie de la jeunesse. Des professions prestigieuses qui se croyaient à l’abri, comme les ingénieurs, les pilotes de ligne ou les architectes sont aujourd’hui victimes. Aux États-Unis, depuis l’an 2000, toute l’augmentation du PIB est allée aux 1 % les plus riches.
    Le Franc, une monnaie faible ? Les banques centrales inondent les marchés financiers d’euros, de dollars, de livres et de yens, soit pour limiter les taux d’intérêt sur les emprunts d’État, soit pour (en théorie) relancer les exportations. Jusqu’à l’effondrement inéluctable de l’une ou l’autre de ces devises.
    Accepter la “mondialisation” est suicidaire, sauf à faire partie de l’élite richissime ou de ses serviteurs avocats, journalistes et universitaires. S’y opposer relève de l’instinct de survie. Voilà ce qui fait la force du Front National. Ce dernier a suffisamment de défauts pour qu’on ne l’accuse pas des tares de l’ultralibéralisme.

  • Dehu

    Le déclin de la France a commencé avec la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation, la démocratisation de l'école, la défense des Droits de l’Homme et du pacifisme... elle n'a pas attendu les privatisations, la financiarisation de l'économie ou la globalisation.

    Où situez vous l'âge d'or de la France? Aux années 30? Aux années 60? Quand est ce que la France était à son parangon? En 68, bercé d'idéaux mais bénéficiant plus que de raison de l'ouverture de ses frontières? ? Au XIX° siècle économiquement florissante mais socialement effrayante? Parlez moi du zénith de la France que je vois ce que c'est.

    "La “mondialisation”, c’est les conditions sociales du XIXe siècle plus l’internet." Cessons les hyperboles. La "mondialisation" n'est pas une ampoule que l'on peux allumer ou éteindre à loisir, simplement parce qu'elle nous fait mal aux yeux. Laisser croire qu'il est humainement possible de revenir à un état antérieur par la simple volonté de notre État est une faute. Une faute parce qu'il s'agit d'un espoir vain dont on nourri la population pour rassembler des suffrages.

    Ne croyez pas que je sois aveugles aux désastres provoqués par la mondialisation. S'il existait une formule magique pour que le monde prospère, que les travailleurs les plus pauvres de notre pays continuent à voir leur niveau de vie augmenter; si cette formule magique bannissait la "mondialisation" honnie par tous, je la prononcerai. Mais elle n'existe pas. Il me parait dès lors plus raisonnable de jouer avec les cartes que l'on a en main en tentant de défendre nos idéaux que de les déchirer en se mettant à la merci des autres joueurs. Et je ne crois pas que dire cela me place dans le camp des "méchant", ou comme vous dites les "ultralibéraux".

    Je n'accuse pas Mme Le Pen de faire des choses qu'elle n'a pas encore fait, et vous l'avez bien compris. Je l'accuse, de par son programme économique, de faire preuve de complaisance envers nos concitoyens, ce qui est l'inverse d'une position pragmatique qui consisterait à regarder l'ennemi en face.

    Et puis vous avez oubliez de mettre dans la caste dirigeante les enseignants, les chefs d'entreprises, les Énarques et les scélérats issus des Écoles de commerce. Tous apparaissent dans le paysage politique. Et, il me semble, en tout cas je le souhaite, que tous les avocats, journalistes et universitaires ne sont pas les vilains adeptes d'une doxa néolibérale dominante.

    Enfin où la démocratie nous protégerait de la mondialisation? Sauf à croire que le seul discours recevable est le votre ou que la population ne peut pas être séduite par le néolibéralisme (à tort ou à raison).

  • En réponse à: Dehu

    Au fond, vous n’avez qu’un seul argument pour justifier la mondialisation : il n’y a pas d’autre solution possible, tout le reste n’étant qu’escroquerie. C’était déjà l’argument initial de Margaret Thatcher, “There is no alternative!”
    Vous avez repris par dérision l’image de la mondialisation comme une lampe qu’on allume ou qu’on éteint d’un clic. À la réflexion, cette comparaison est pertinente si on admet que les clics durent quelques années. Nous en avons un bon exemple en ce moment.
    Malgré les révélations sur l’espionnage massif opéré par les États-Unis en Europe, les négociations sur la libéralisation du commerce atlantique ont commencé à la date prévue, le 8 juillet 2013. Comme les droits de douane ne sont plus que de 4 % (contre 47 % en moyenne dans les années 50), la négociation porte sur bien autre chose.
    L’enjeu, c’est l’harmonisation des normes et l’ouverture des marchés publics. « L’accord doit être ambitieux sur les obstacles sanitaires et phytosanitaires aux échanges » dit explicitement le mandat donné par la Commission européenne. En clair : la viande aux hormones, les poulets à la javel et autres douceurs de ce type doivent pouvoir être commercialisés sans obstacles en Europe. En contrepartie, les grands groupes français dans l’eau, l’électricité et les transports collectifs espèrent accéder aux marchés publics étasuniens.
    Voilà une nouvelle ampoule qu’on ajoute à la guirlande de la mondialisation. Le clic devrait prendre deux ans. Ensuite, les agriculteurs français vont souffrir. La mondialisation ne tombe pas du ciel. C’est le résultat de négociations très concrètes entre des personnes en chair et en os, et toujours dans le même but : la promotion des grands intérêts financiers.
    Des pans entiers de l’agriculture française sont destinés à disparaitre, comme l’ont été depuis trente ans des pans entiers de notre industrie – et ça continue. Voilà le déclin ; inutile de chercher un âge d’or. Jusqu’aux années 80, l’industrie française produisait à peu près tout. Aujourd’hui, notre pays est une coquille qui se vide.
    Bien entendu, ces négociations se font en catimini. Les paysans français ignorent tout de ce qui les attend. Cela permet ensuite de présenter la mondialisation comme un phénomène naturel auquel on ne pourrait que s’adapter.
    Et là, vous pointez bien que c’est la démocratisation (et non pas madame Le Pen) qui nous protègerait le mieux de la mondialisation. Si les enjeux réels avaient été connus, les peuples se seraient-ils laissé faire ? À défaut d’être informés par les médias, les Français le sont par leur expérience. Un sondage publié par l’IFOP en septembre 2012 révèle que vingt ans après le référendum sur le traité de Maastricht, 64 % des Français qui étaient en âge de voter à l’époque, voteraient NON aujourd’hui.

  • Dehu

    Il est certain que je ne peux pas avoir exposé beaucoup d'arguments justifiant le libre-échangisme... puisque je n'ai pas encore essayé de justifier ce phénomène.
    Admettons que j’essaie, bien que d'autres le feraient mieux que moi. Le libre échange est tout d'abord un vecteur de paix, si si je vous assure. Le nombre de conflit inter-étatique a diminué les 50 dernières années du fait, entre autre, de l'interdépendance économique des États modernes. De plus l'innovation technologique et industrielle bénéficie grandement des échanges de technologie et d'inventions, ce qui constitue une niche industrielle prometteuse pour les pays européens. Je pourrai aussi citer l'exemple de la Chine médiévale qui a stagné du fait de sa fermeture sur le reste du monde ou la Grèce antique qui elle, au contraire, a prospéré grâce aux échanges internationaux.
    Mais je conviens qu'ils y a tout autant d'arguments plaidants pour le retour du protectionnisme. Cependant le véritable problème n'est pas de savoir si le libre-échangisme est économiquement bon ou mauvais, et c'est ça que j’essaie de vous faire toucher du doigt. Le libre-échange est un phénomène économique qui, en lui-même est neutre (on peut lui faire des reproches et des éloges... comme au protectionnisme). SI le libre-échange produit tant de perversions, la raison n'en est pas tant économique que politique; comme vous l'admettez vous même! Ce sont les hommes politiques qui dirigent la manne de la mondialisation vers les grands groupes et non vers la population.
    Vous parlez du traité de libre échange entre l'UE et les États-Unis. Je pourrai difficilement contester ce que vous dites, je n'ai malheureusement pas eu le temps de me renseigner suffisamment sur le sujet. Cependant, là aussi, ce que vous mettez sur le dos de la mondialisation et des grands groupes, est surtout de la responsabilité des hommes politiques. Rien ne leurs interdits de prévoir des normes techniques et sanitaires garantissant une qualité de vie et de biens satisfaisante à leurs populations. C'est ce que s'efforce de faire l'UE depuis 30 ans en Europe.
    Le problème du libre-échange n'est donc pas la mondialisation, mais les politiques nationales... politiques nationales qui pourraient tout à fait concilier libre-échange et État social.
    Enfin vous semblez persuadé que la population est capable de définir, d'elle même, ce qui est le mieux pour elle et ce sur tous les sujets. Ce sondage IFOP ne démontre en rien que les 64% de français interrogés savent ce qu'est le traité de Maastricht, ce qui lui incombe mais aussi ce qui résulte de l'attitude de l'Allemagne, des crises économiques des 20 dernières années ou encore des politiques économiques et sociales mené par la France. L'UE constitue un ennemis extérieur fort commode qui permet de se dispenser de s'informer et de réfléchir.
    Mais admettons que les français soient compétents pour répondre à toutes les questions qui se présentent à eux. Qu'est ce qui garantie que les citoyens vont définir une politique que vous ou moi jugeons acceptable? 61% des français sont favorable à la politique mené par Manuel Valls (IPSOS), est ce acceptable? 57% des français sont favorables à l'intervention de l'armée dans les banlieues sensible, est ce acceptable (IFOP)? 61% des français sont favorables au rétablissement de la peine de mort, est ce acceptable (IPSOS)?
    Alors qui garantie que votre idéologie sociale et économique recueillera l'assentiment de la majorité? Connaissant les sirènes du libéralisme...

  • En réponse à: Dehu

    La mondialisation va bien au-delà du libre échange des marchandises. Elle se caractérise par la libre circulation des capitaux, sans contrôle étatique, qui se ruent où les taux de profit sont les plus élevés. Ils prolifèrent dans les paradis fiscaux, déjà abolis par Sarkozy, par Hollande et par AlternativeS Économiques mais qui prospèreront toujours parce qu’ils sont consubstantiels du système.
    C’est ce système qui provoque la pauvreté, la misère et le chaos économique, pas l’incompétence des politiciens. Il n’existe pas de bon leadeur qui ferait une bonne politique dans le cadre de l’ultralibéralisme. Je ne reproche aux politiciens que de mentir et d’être corrompus.
    La carte de l’innovation technologique et industrielle a déjà été jouée. Dans les années 90, on nous promettait une mondialisation heureuse ; nous aurions les idées et les Chinois les mettraient en œuvre avec leurs petites mains, ça serait gagnant gagnant. On a commencé par déménager les chaines de production ; quelques années après, les bureaux d’étude ont suivi – ce qui relève du simple bon sens.
    ~
    La plupart des sondages sont biaisés pour que les réponses correspondent aux vœux de leurs commanditaires ; il suffit de lire les questions qui ont été posées et l’ordre dans lequel elles ont été posées pour comprendre ce que l’on voulait obtenir. Les questions des sondages commandés par Le Figaro et par Atlantico sont particulièrement amusantes. D’ailleurs, des sondages d’instituts différents sur le même sujet donnent des résultats contradictoires.
    Je n’ai mentionné celui sur le traité de Maastricht que parce qu’il s’agissait d’un sondage rétrospectif, donc moins sujet à manipulation.

  • Bruno

    Mondialisation, globalisation, monnaie, dette nationale, il semble ne pas y avoir « d’alternative », mot emblématique de ce site et mouvement.
    Sans être spécialiste de la question, il semble pourtant que subsistent d’autres « mondes » que celui de notre zone Euro bien malade. Il me semble que non loin de la France, avec des pays aux typologies bien différentes, d’autres organisations subsistent et pas si mal. Oui vous allez me dire qu’il ne faut pas tout mélanger, que ce n’est pas pareil, mais la Suisse, le Royaume Unis, le Danemark, la Norvège, la Suède et même l’Islande et probablement d’autres pays modernes avec des régimes démocratiques fonctionnent pas si mal et en tout cas mieux que notre pauvre zone Euro. Donc première étape possible, sortir de cette monnaie unique et ce système d’Europe financière avec sa BCE.

  • MBU

    Je reprends une ancienne conversation mais qui me semble encore assez actuelle ; elle m' a interrogé particulièrement ces derniers temps.
    J'estime qu'il donc est nécessaire que l'Etat puisse retrouver une certaine souveraineté afin qu'il ne soit plus happé par un système économique qui ne cherche qu'à éviter sa tutelle. Pour cela, il faut freiner les dynamiques de libre-échanges et la mondialisation financière. La mondialisation est cependant une toile complexe, elle comprend également des échanges d'informations en tous genres et une mobilité humaine. Ceux-ci sont également liés à des dynamiques économiques : de nombreuses installations à l'étranger sont justifiés par des choix professionnels, le tourisme est devenu une source de revenu. Ces échanges et mobilités sont d'une richesse incroyable : ils permettent un brassage des cultures, des rencontres et des contacts facilités. Il faut se prémunir de la globalisation qui anihilerait les cultures pour les unifier en une seule mais il faut aussi tâcher de préserver ces dynamiques. Adopter une politique plus protectionniste me semble nécessaire mais la fermeture totale sur le territoire m'apparaît comme un danger ainsi qu'une tâche titanesque car ce réseau mondial est ancré à présent profondément dans notre quotidien. Et pas seulement à tort
    Concernant la concrétisation ou non de la venue au pouvoir de Marine Le Pen, son programme paraît si anachronique (même si l'anachronie n'est selon moi pas systématiquement quelque chose de péjoratif), au moins en terme éducatif, et si radical qu'il ne pourrait pas tenir, être au moins appliqué après l'élection. Mais je pourrais être surprise.
    Je préférerais être surprise par le fait que la politique réussisse à redresser un pays et sa population grâce à une alternative brillante. Une chouette alternative qui puisse diminuer les effets désastreux que la notre chère Gaïa subit et qui puisse recréer du sens au sein de la cité !

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